Vie de famille

Le sucre, cette drogue légale 8 fois plus addictive que l’héroïne

On peut dire que nos méthodes d’éducation font grincer des dents notre famille et certaines de nos connaissances. Si l’interdiction des écrans est la plus grande source de frictions avec nos parents, la volonté de réduire drastiquement le sucre reste la plus délicate à mettre en place.

Dans nos résolutions de vie avec des enfants, nous avons tenté avec mon mari de faire le bilan de nos expériences de vie en regardant ce qu’il fallait transmettre à nos enfants et ce dont on devait les protéger. Naturellement, nous avons été amené à parler de toutes les formes de dépendance : écrans, jeux vidéos, sucre… Et ce dernier point nous a vraiment interpellé.

Un ingrédient pour les soumettre tous

Nous mangeons beaucoup de sucre, c’est un fait. Que ce soit au petit-déjeuner avec des céréales bourrés de sucre ou des jus de fruits sucrés, au déjeuner avec des yaourts enrichis en fructose ou au goûter avec des gâteaux n’ayant plus qu’un aspect sucré, c’est le premier aliment que nous consommons aujourd’hui. La faute à qui ? En grande partie, du fait de l’industrie agro-alimentaire.

En effet, comment faire pour que les gens mangent ces produits alimentaires ? En les rendant appétissants (merci Photoshop), appréciables (la publicité) et addictifs. En plus d’ajouter dans des boissons gazeuses (l’exemple parfait étant le Coca-Cola) des additifs pour nous rendre dépendant, le sucre est la meilleure façon de rendre accro à un aliment. Regardez les compositions de vos produits alimentaires, ils sont majoritairement à base de sucre (sucre raffiné, édulcorant, fructose, aspartame, glucides complexes) pour mieux vous asservir, un petit coup d’œil aux apports nutritionnels suffit à vous le confirmer. On rajoute du sucre dans les compotes (alors que les fruits sont déjà naturellement sucrés), le chocolat en poudre du petit déjeuner n’a de chocolat que le nom, vos gâteaux sont aussi composés d’une quasi moitié de sucre… Pâtes, pains, céréales, boissons énergétiques, jus de fruits, tout y passe. Et ne parlons pas, s’il vous plaît, des sodas… Enfin si, parlons-en.

Le Coca-Cola, notre ennemi à tous

Si mes propos peuvent paraître alarmants voir complotistes, ne vous fiez pas aux apparences. L’industrie du sucre n’est pas là pour vous nourrir mais pour gagner de l’argent en vous faisant payer de la nourriture. En utilisant le sucre ou ses dérivés dans leurs aliments, ils arrivent ainsi à nous rendre dépendants et nous forcer la main pour acheter d’avantage voir même consommer d’avantage qu’il ne faut.

L’un des meilleurs exemples de cette science reste les sodas. Regardez cette vidéo édifiante qui explique en 2 minutes 15 le processus d’ingestion du Coca-Cola avec ses effets sur l’organisme et la manière dont la boisson contourne le problème.

Grâce à ses composés chimiques, ce soda manipule nos papilles gustatives et notre corps pour accroître notre dépendance, outrepasser nos réflexes de défense et, au final, ne rien nous apporter à part 45 morceaux de sucre par litre.

Ainsi, à cause du sucre, de nouvelles maladies font leur apparition ou des pathologies touchent de plus en plus jeune, merci à l’industrie agro-alimentaire. Je vous invite à consulter les rapports préoccupants des experts en santé publique., de nouvelles pathologies apparaissent : maladie de NASH (maladie du soda), diabète chez les enfants, arthrose, troubles du foie, maladies cardiovasculaires, cancers, inflammations chroniques… Ces maladies autrefois réservées aux adultes touchent de plus en plus d’enfants et d’adolescents. En plus de nous rendre dépendant, ces aliments nous empoisonnent à petit feu.

En France, la consommation de sucre dépasse les 2 millions de tonnes par an sous la forme de produits transformés. En 35 ans, la consommation nationale a été multipliée par 14. Cela donne 25 à 35 kilos de sucre consommés par an et par personne, soit la bagatelle de 12 cuillères à café de sucre ingérées quotidiennement quand les enfants sont à 24 cuillères… Logique qu’un adolescent sur 5 soit atteint de pré-diabète.

Le sucre a un pouvoir addictif 8 fois supérieur à l’héroïne

Aussi bizarre que cela puisse paraître, le sucre possède un pouvoir d’addiction extrêmement élevé et supplante dans ce domaine toutes les drogues, qu’elles soient douces ou dures. A titre de comparaison, le sucre est 8 fois plus addictif que l’héroïne et, paradoxalement, elle est illégale contrairement au sucre. Autre ironie du genre : l’excès de sucre des sodas fait sécréter à votre corps de la dopamine, l’hormone du plaisir à l’instar de l’héroïne. Rajoutez à cela d’autres molécules analgésiques comme des morphines endogènes provoquant une impression de confort et de détente et vous avez les mêmes symptômes qu’un camé. D’où d’ailleurs la recette de mamie pour calmer bébé : tremper la tétine dans de l’eau sucrée et lui donner… La question légitime à se poser est donc : comment a-t’on pu en arriver là alors que le sucre représente un danger si important ?

Ce laisser-faire dans l’industrie agro-alimentaire a laissé certains aspects de l’élaboration des produits dans l’ombre. Étrangement, il n’y a pas de principe de précaution dans l’agro-alimentaire, contrairement à d’autres domaines tout aussi sensibles comme la pharmacie. On peut faire manger ce qu’on veut (que ce soit mangeable ou pas d’ailleurs) à n’importe qui, à grand renfort de matraquage publicitaire. Repensez au cheval dans les raviolis, à toutes les salades javellisées, aux pommes recouvertes de vernis coloré… Maintenant qu’on mesure les effets et les conséquences désastreuses sur la santé publique, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander des comptes – tant mieux. Mais malheureusement, ces grands groupes financiers sont des lobbies qui mènent déjà le monde derrière le rideau font la pluie et le beau temps. Ce n’est pas Nicolas Hulot qui nous dira le contraire après sa découverte du monde politique.

Un combat au quotidien

Voilà dans les grandes lignes pourquoi nous avons voulu contrôler l’apport de sucre chez nos enfants. En triant les aliments, en évitant au maximum les plats tout prêt et les produits sucrés, en achetant du miel UE exclusivement ou directement en provenance de l’apiculteur, nous tentons de réduire l’apport quotidien mais c’est une vraie bagarre de tous les instants.

Nous nous heurtons aux habitudes comportementales en France…

  • Tu as fait une bonne action, voici un bonbon.
  • Au manège, quand tu achètes un ticket, ton enfant gagne un bonbon.
  • Les vendeurs sur plage sont sponsorisés par Sugarland.

… et à l’étranger.

  • En Espagne, pour un plein, tu ressors avec des bonbons pour toute la famille.
  • En Irlande, ton English Breakfast est servi avec des haricots blancs mijotés dans une sauce tomate au miel.
  • Au Brésil, les fameux sont un mélange de sucre et de lait .

Le meilleur moment de ce régime alimentaire si dérangeant arrive pour les fêtes : Pâques et ses chocolats, Noël avec toutes ses sucreries et, point d’orgue de l’année civile, Halloween…

La fête était hier et, ici en Espagne, c’est une célébration qui se veut joyeuse et festive. On chante et on danse dans la rue, on passe de commerce en commerce pour demander « Truco o trato » et on repart avec des tonnes de sucreries. En 5 passages, notre fille a eu un sachet complet, un paquet de pop-corn, de nombreux bonbons gélatineux et même une sucette à la pharmacie.

Pour rendre notre interdiction plus légère à ces moments précis, on accepte qu’elle en consomme en dehors des repas, à intervalles très espacés et jamais avant les moments de repos et de calme.

Notre expérience sur une fille de 4 ans maintenant

D’ailleurs, autant que je vous confie notre propre expérience. Bébé, elle a été allaitée exclusivement (et jusqu’à 3 ans, chose dont je suis très fière) et, avec la diversification, nous lui avons fait de petits plats maison. La chance du premier enfant, le temps…

On a voulu lui faire découvrir le chocolat mais peine perdue, donner du chocolat 70 % de cacao à un enfant est un crime : il n’apprécie pas et finit par vomir tellement c’est amer. Par curiosité, on a attendu de voir l’effet du sucre sur son comportement et, à l’occasion d’un anniversaire, elle a eu droit de goûter son premier bonbon.

L’effet a été aussi rapide et intense qu’inquiétant. Dès le bonbon ingéré, elle a voulu en avoir un autre, on était déjà rentré dans une forme de dépendance forte. Cet effet a d’ailleurs été amplifié par son innocence, elle n’avait pas encore été confrontée à cette substance avant cet instant T. Bien entendu, on a arrêté là l’expérience pour éviter de continuer à s’enfoncer dans l’impasse mais il a fallu faire face au deuxième effet : l’excitation. Notre fille a eu un regain d’énergie colossal (forcément avec des sucres rapides) et, l’espace de plusieurs minutes, on a redécouvert notre enfant en Zébulon : sautant partout, hurlant, courant, incapable de se contrôler et tentant d’extérioriser ce qui se passait à l’intérieur. Le retour au calme a été soulageant et réconfortant et, d’un commun accord, on a décidé de continuer dans cette voie d’une alimentation sans sucre – ou très peu. Mais à chaque confrontation avec l’agent Sucre, c’est toujours le même schéma : encore, encore, encore puis excès de peps dans tous le sens sans mesure ni contrôle.

Plusieurs années après, en discutant avec des amis ou des médecins, cette décision s’est avérée juste et justifiée. Une amie à nous souffre d’une addiction au sucre : si elle mange un carré de chocolat, elle en veut toujours plus et finit par devenir méchante envers son mari et ses enfants afin de satisfaire son addiction. Une médecin spécialiste de l’équilibre alimentaire évoque ses patients enfants au comportement anormal : décrochage scolaire, troubles du comportement, irascibilité… Sa première action est de leur proposer un régime alimentaire sans sucre, sans produits industriels et avec des aliments maison. 80 % des enfants présentent des signes d’amélioration dans le premier mois de traitement et (re)deviennent normaux.

Pensez-y. Je ne me permettrai jamais de donner de leçon aux autres mais, si je peux être la voix de la conscience comme un petit criquet ou renforcer votre doute, c’est tant mieux. Faites l’essai sur une semaine avec vos enfants sans leur donner de sucre, regardez comment vos bébés deviennent fous avec cette substance, tentez l’expérience sur vous en arrêtant le sucre et vous verrez.

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Amber

Mensurations : 1982, maman de deux enfants, mariée à un mâle alpha, nomade digitale et rédactrice web de état.

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