A l’aube du 21ème siècle, les terminaux mobiles ont pris de plus en plus de place dans nos vies. Si Soprano a fait sa chanson Mon précieux, c’était avant la référence au Seigneur des anneaux une critique acerbe de nos générations absorbées par un simple écran. Chez nous, pas d’écran pour les enfants.
Pas d’écrans avant 3 ans
Ce n’est pas moi qui le dit mais les spécialistes et même le CSA (pour qu’il prenne position, il faut quand même que ce soit sacrément important quand on sait qu’Hanouna fait encore ce qu’il veut mais c’est une autre histoire).
Pourquoi cette restriction ? Pour le bien des enfants. Au-delà des apprentissages qu’ils doivent faire dans ces années clés de leur développement, c’est tout leur développement cognitif qui est impacté par les écrans. Risque de repli, incompréhension de ce qu’il voit, rapidité des images et des musiques, c’est un monde complètement fou et totalement incontrôlable qui s’offre à lui. Même si bébé est attiré par ces écrans, lui permettre de les regarder revient à le renfermer sur lui-même. Vous pensez qu’un enfant qui regarde la télé est calme grâce à la TV ? Non, il n’arrive plus à extérioriser le flux d’informations qui passent par son cortex et reste en repli dans son fort intérieur, trop faible pour réagir. Et souvent, l’explosion survient après l’exposition.
D’autre part, le simple contact avec la TV peut être nocif ; je pense à ce couple qui regarde les informations pendant le repas avec bébé qui joue dans son parc dos à la TV. S’il ne voit pas, il entend et le contenu des journaux a de quoi inquiéter les adultes : attentat, meurtre, accident… Que dire alors des enfants qui entendent sans voir ou comprendre ? Cette problématique se retrouve aussi à la radio lors des informations. Ce qu’on ne comprend pas mais nous marque resurgira à un moment, gardons cela en tête. Dans leur cas, l’enfant faisait des cauchemars et a été suivi pour des troubles du comportement.
Et après 3 ans ?
Plus l’enfant va grandir et plus il sera en mesure de prendre du recul sur ce qu’il voit et, surtout, de comprendre. Reste qu’il faudra veiller, en fonction de son âge et de son développement global, surveiller la fréquence des expositions et définir un laps de temps précis, une dizaine de minutes maximum entre 3 et 6 ans par exemple. Le but est de l’habituer progressivement aux objets de notre quotidien sans pour autant lui donner trop d’informations ou ralentir son développement moteur et cognitif : puissance sans maîtrise n’est rien.
Au départ, l’interdiction n’est pas et ne doit pas être une source de frustration mais bien un levier pour le bien-être affectif de l’enfant. Ce NON ferme et expliqué délimite un cadre d’apprentissage dans lequel l’enfant peut évoluer et grandir avec sécurité affective. Interdire les écrans aux enfants, c’est les protéger comme un parent doit le faire ; il s’agit de leur donner le meilleur de ce monde. Nous faisons ça pour leur bien, c’est une certitude.
Pourquoi une interdiction ?
Mes enfants ont 4 ans et 10 mois. Pour notre première, nous avons pu voir le stimulus incroyable qu’était notre smartphone.
On a posé le téléphone à 2 mètres d’elle, notre fille a fait ses premiers pas pour aller le récupérer.
Cette constatation nous a confirmé le pouvoir d’attraction des écrans et le fait qu’il fallait légiférer pour garantir les intérêts de notre famille. Aussi, nous avons interdit tous les écrans avec, à l’occasion depuis ses 4 ans, quelques séances « on regarde les photos de vacance prises avec le téléphone de maman ou les vidéos de tonton en vadrouille ». Certains sites proposent des vidéos d’une dizaine de minutes maximum pour pouvoir leur montrer des court-métrages adaptés aux enfants, je trouve personnellement (sans doute mon côté prof) que les histoires sont soignées graphiquement parlant mais trop poétiques et intellectuelles pour qu’un enfant arrive à saisir l’histoire. Laisser son enfant devant une vidéo et voir qu’il n’a rien compris rime pour moi à perte de temps.
Ce n’est pas facile au quotidien de leur interdire ces instruments devenus quotidiens dans nos vies. A chaque appel reçu ou passé, une petite remarque fuse pour que la grande regarde les photos. C’est avant tout un plaisir pour elle mais aussi et surtout une manière de reproduire ce qu’elle voit chez l’adulte. Nos exemples sont extrêmement importants pour nos enfants et servent de socle commun à leur développement, il faut s’assurer de donner le bon exemple et délaisser son écran au profit de son enfant. Ainsi, le mimétisme réalisé consciemment et inconsciemment par nos bambins s’élèvera vers le haut et nous économisera des leçons de morale ou des réflexions malhabiles pour expliquer en quoi un écran reste un danger pour l’enfant – quand on l’a toujours devant les yeux ou collé à l’oreille.
Un contrôle permanent
Dans les années à venir, je pense que cette interdiction sera peut-être révolue. Notre envie de vie nomade va de toute façon limiter ce genre d’exposition sur la TV, si tenté que nos locations en possèdent. Par ailleurs, si nos enfants sont amenés à regarder un écran, cela devra se faire avec notre accord et sous notre juridiction, à savoir pour regarder un programme adapté et validé par nos soins. Regarder un film pour enfant avant de le montrer à sa progéniture reste un moyen de maîtriser ce qu’on leur montre tout en mettant en symbiose les messages véhiculés dans la vidéo avec les valeurs et enseignements qu’on veut leur transmettre. Je pense par exemple à l’amour unique (prince charmant), à la vision tranchée du bien et du mal (un gentil gagne toujours contre un méchant et aucun n’est ambigu dans son rôle) ou encore aux clichés sexistes (rose bleu) et à la vision d’une famille avec deux parents hétérosexuels et des enfants naturels.
Je reviendrai probablement sur plusieurs points de ce thème Enfants et écrans dans de futurs articles.
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