Si vous cherchez à savoir ce qu’est le worldschooling, je vais tenter d’apporter une réponse assez personnelle à cette question.
Une suite possible à l’IEF
A l’arrivée de notre première enfant, nous étions unanimes tous les deux : l’école publique serait délaissée au profit de l’instruction en famille (IEF). Choisir de faire école à la maison a été un choix assumé mais délicat à mettre en place, surtout que je suis une professeur des écoles.
Le choix de faire IEF s’est justifié par plusieurs points :
- Notre enfant a une intelligence impressionnante. Non, je ne dis pas cela car c’est la mienne mais nos amis et notre famille ont eu le même retour que nous : elle a une faculté d’apprentissage impressionnante et un raisonnement clair et exacerbé malgré son jeu âge. Dès qu’elle a su parler, elle s’est mise à corriger les autres quand ils faisaient des erreurs de français. A 3 ans et demie, elle réfléchissait sur les générations et qui pouvait être la première femme… Il faut pouvoir l’accompagner de manière quasiment individuelle pour qu’elle puisse cultiver ses dons.
- L’école publique est dépassée et souffre d’un manque de moyens évidents. La mettre dans l’école classique l’aurait mêlée à d’autres intelligences différentes qui doivent rentrer dans un moule tout en étant une trentaine par classe. Entre la standardisation de l’intelligence qui me révulse et le manque de moyen et de temps dont dispose l’instituteur pour pouvoir accompagner chacun de ses élèves, nous voulions autre chose pour nos enfants. Une écoute véritable, un accompagnement bienveillant, une remise en question de l’éducation qui ne peut être que personnelle.
- L’éducation est la base de demain. C’est par ce canal que beaucoup de choses se jouent, dès le plus jeune âge : le mimétisme, l’apprentissage de la langue, les rapports sociaux, le savoir, les valeurs… Cette notion d’éducation est inhérente à notre rôle de parents et reste notre devoir, la transmission de savoir mise à part. Alors, plutôt que de diviser les repères, autant les renforcer.
- Un enfant passe plus de la moitié de sa journée à l’école. Il y apprendra beaucoup de choses mais, pas toujours voir jamais comme nous, parents, voudrions lui enseigner la chose. L’accompagner dans la construction de son intelligence, dans l’élaboration de sa logique, dans l’exploration des confins de son imagination, c’est un réel plaisir et une source de joie quotidienne. Nous avons fait le choix de garder nos enfants auprès de nous en essayant de leur transmettre le meilleur de notre monde : ce n’est pas facile tous les jours mais l’avenir nous prouvera que ce choix était raisonné et judicieux.
Cependant, si l’école à la maison reste une formidable alternative à l’école classique si vous avez du temps à consacrer à vos enfants, cela n’était pas compatible avec notre envie de bouger. J’aime la France, son terroir, sa culture, ses racines mais je me considère comme apatride. Après avoir passée 6 mois en Égypte pour un projet humanitaire puis 6 autres mois dans une île à côté de la Sicile, mes autres plus petits voyages m’ont conduit à me considérer comme un citoyen du monde avant d’être une française.
Une idée de l’éducation grâce au voyage
L’idée de partir avec nos enfants en voyage n’a qu’un but : leur ouvrir les portes de l’inconnu. Si, ici, on a peur de telle population, telle ethnie est pointée du doigt, le racisme monte en puissance à chaque hoax sur Facebook, ces peurs et freins à la vie en société reposent sur l’inculture, l’absence de savoir et la peur de l’inconnu. Pour lutter contre cela et pour ajouter de la pratique à la théorie, nous allons montrer à nos enfants le monde tel qu’il est. Hors du prisme des médias, du web ou des clichés véhiculés par la masse, ils verront de leurs yeux ce monde qui sera le leur.
Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.
Cela n’est pas toujours facile, je vous le concède. Entre les quiproquos dus à la barrière de la langue, les aléas de la vie quotidienne, les us et coutumes des locaux, on en bave certaines fois, nos enfants aussi. Cependant, ils apprécient de découvrir d’autres gens, d’autres cultures, de coucher sur papier leurs découvertes et les nouveautés aperçues. C’est cela, le worldschooling : l’apprentissage et l’éducation par le monde entier. Ce que nous parents n’arriveront pas à apporter à nos enfants, le monde le fera à notre place.
Grâce à cet apprentissage de la vie par le biais de différentes populations et de pays divers, j’espère que mes enfants seront plus ouverts d’esprit, plus sereins aussi dans leurs prises de position et réflexions. Ils auront vu des choses que d’autres ne connaîtront pas et ces rencontres glanées au fil de nos excursions les aideront à se construire en tant qu’adulte et, surtout, citoyen de ce monde. Il y a bien entendu des inconvénients à barouder tout autour du globe (distance avec la famille, cercle d’amis, isolement possible des parents) mais ils ne pèsent pas assez lourd en comparaison de tous les gains potentiels pour nos marmots. J’attends de mes enfants qu’ils deviennent des hommes et des femmes accomplis, respectueux des autres et plein d’empathie, qui sachent faire leurs expériences et s’enrichir au contact des autres. En ce sens, je pense que le worldschooling est notre meilleur atout pour les faire grandir harmonieusement.
Bonjour, je lis votre article dans notre camping car devenu depuis début décembre notre maison. Nous sommes 4 avec nos 2 enfants en ief. Je partage votre point de vue de l’education par le voyage, c’est ce qui motive notre départ. Le démarrage n’est pas facile et lire votre article me console un peu. Au plaisir de vous lire.
Emmanuelle.
Bonjour Emmanuelle.
Merci pour votre commentaire. Le voyage est tout récent, félicitations. La période des fêtes de fin d’année me semble propice au départ, c’est la fête partout dans le monde et cela permet de s’émerveiller encore plus.
Effectivement, c’est du travail au quotidien. L’arrivée de numéro deux il y a un an a remis à plat l’IEF ici, c’était ingérable avec la grande qui voulait 200% d’attention mais cela commence à se décanter un peu. J’ai aussi du revoir ma méthode pour être moins carrée et respecter plus le rythme de ma fille.
Si vous voulez participer à ce blog par le biais d’une ITW ou d’un article spontané de votre choix, faites-vous plaisir et contactez-moi. Je serai ravie de vous donner la parole.